« A Boy and His Dog at the End of the World », de C. A. Fletcher

A Boy and His Dog at the End of the World est un titre long, mais il résume plutôt bien ce roman de C. A. Fletcher. On y trouve donc Griz, un garçon – pas tout à fait adulte, mais pas loin – son chien et la fin du monde.

C’est un peu plus compliqué que ça. Prenons d’abord l’élément principal de ce titre: oui, c’est la fin du monde, mais ça fait à peu près un siècle que c’est comme ça. Et, surtout, la cause de cette « fin du monde », c’est que les gens sont devenus infertiles. Seule environ une personne sur un million a échappé à cette stérilité de masse, dont personne ne sait quelle en a été la cause. Et il y a Griz lui-même, mais c’est une autre histoire.

Griz vit avec sa famille sur une petite île dans l’archipel des Hébrides. Autant dire qu’avec une population mondiale de l’ordre de quelques dizaines de milliers de personnes, ils voient rarement du monde. Or, voici qu’un jour arrive Brand, un voyageur plutôt jovial. Il reste la nuit, propose un peu de troc et quelques denrées rares (comme de la marmelade), et repart le lendemain, avec la chienne de Griz, après avoir drogué tout le monde.

Griz n’est pas content. D’abord, les chiens sont rares, les chiennes encore plus. Ensuite, c’est sa chienne, il y tient. Donc, avant même que sa famille se réveille, il prend son bateau et part à la poursuite de Brand.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que A Boy and His Dog at the End of the World n’est pas un roman post-apo ordinaire. La fin du monde a été plutôt soft, même si les protagonistes mentionnent un « échange limité » qu’on imagine nucléaire. Il y a même un certain nombre des derniers survivants du « Baby Bust » qui ont tenté de laisser des choses en assez bon état pour leurs (rares) descendants.

Le ton est aussi très particulier: Griz est, dans un sens, un lettré: il a beaucoup lu, notamment des romans de science-fiction (et de post-apo) et c’est lui qui écrit ce roman à l’intention d’une personne disparue depuis longtemps et dont il a gardé une photo. Il a d’ailleurs, juste la photo; il ne sait même pas qui elle est.

Mais c’est aussi quelqu’un qui n’a pas l’habitude décrire et C.A. Fletcher donne à son texte un côté très « brut de décoffrage », notamment sans marques de dialogue. Ça peut ressembler à un gimmick, mais ça donne au texte un côté brut, un peu naïf, mais très en accord avec l’ambiance du roman et ce monde en train de se déliter.

A Boy and His Dog at the End of the World est un roman qui est plutôt contemplatif, mais qui n’est toutefois pas exempt de moments de tension. Le « monde d’après » n’est pas exempt de beauté, mais il a également ses dangers, parfois insoupçonnées, et Griz va devoir y faire face, jusqu’à sa confrontation finale avec Brand. Ce qui ne se fera pas sans surprise.

Le post-apo est un genre qui est souvent passablement galvaudé, mais j’ai bien aimé A Boy and His Dog at the End of the World. Il est plutôt original dans sa forme, avec son côté journal et son jeune narrateur un peu naïf, et dans son fond.

Je ne me souviens plus d’où vient la recommandation qui me l’a fait découvrir, parce que je n’avais pas sauvé l’article. Le candidat le plus probable est une chronique d’Ars Technica, mais je n’en suis pas certain. Toujours est-il que je ne peux que vous le recommander à mon tour.

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