“393 Résidence Avalon”, de Corinne Guitteaud

Premier tome des Égériades, 393 Résidence Avalon est un roman de fantastique semi-urbain de Corinne Guitteaud qui m’est tombé dessus un peu hasard: je l’ai reçu en cadeau-bonus à l’achat de 1993 – Échappée rouge. Je n’irais pas jusqu’à dire qu’il vaut ce qu’il m’a coûté, mais je ne peux pas non plus affirmé qu’il m’a enthousiasmé.

On a donc une jeune femme, Iris Morgenstern, institutrice dans une école pour cas difficiles, qui se retrouve à emménager dans la Résidence Avalon, luxueuse, mais remplie de gens bizarres. Assez rapidement, il s’avère que ces gens bizarres sont issus des contes et légendes: Merlin, Lancelot, le Petit chaperon rouge, Dorian Gray, etc. Il s’avère aussi qu’Iris n’est peut-être pas (ou pas seulement) celle qu’elle pense être.

À partir de là, l’histoire part dans une grande aventure dans un univers parallèle, avec des licornes, des dragons, des épées magiques, etc. Mon attention, elle, tend à partir dans une autre direction.

Disons les choses ainsi: il y a de bonnes idées dans 393 Résidence Avalon. Le premier problème, c’est peut-être qu’il y en a trop pour un seul volume. En général, les auteurs ont tendance à délayer la sauce, mais là, je pense qu’il aurait été intéressant d’avoir un premier tome exclusivement dédié à la Résidence en elle-même (c’est quand même un peu le titre du bouquin et elle sort de l’histoire à la fin de la première moitié).

Le contexte est aussi intéressant: imaginer un royaume arthurien qui s’étale des deux côtés de l’Atlantique, avec de la magie, de la technologie et des alliances difficiles entre créatures surnaturelles et humains; là encore, c’est un peu expédié en deux coups de cuillère à pot. Mon rôliste intérieur, qui aurait bien aimé voir un monde à la Castle Falkenstein, est quelque peu frustré.

Surtout, là où je ne suis pas convaincu, c’est par les personnages. Iris, censée être l’héroïne de l’histoire, m’apparaît comme très peu développée. Là encore, je pense que le premier tome aurait dû être rallongé pour permettre une meilleure approche des personnages. Quelque part, j’ai l’impression que la licorne Agrippine et le dragon Athénor sont plus développés.

Il y a aussi pas mal d’éléments de l’intrigue qui m’ont valu quelques maux de tête, notamment des sauts temporels pas vraiment maîtrisés, qui rendent la conclusion du premier tome carrément difficile à lire. Un certain nombre de scènes qui auraient pu donner lieu à des descriptions épiques à souhait sont passées en ellipse. Je ne suis pas très convaincu non plus par les éléments romantiques, limite “bit-lit”; là encore, avec des personnages mieux dessinés, ça aurait peut-être pu mieux passer.

À un moment donné, je me suis demandé si j’étais vraiment le public-cible de ce bouquin; le fait est qu’il me semble hésiter entre l’urban-fantasy, le médiéval-fantastique féerique plus classique et la goth-fantasy pour public féminin.

Je ressors donc de cette lecture avec un sentiment de frustration. Ce n’est pas un mauvais bouquin, mais j’ai l’impression qu’il lui manque encore beaucoup d’éléments pour être intéressant. Je doute fortement de lire le deuxième tome.

Cela dit, si ma chronique ne vous a pas fait fuir – ce qui serait un peu dommage, mais pas incompréhensible non plus – vous pouvez trouver 393 Résidence Avalon en téléchargement gratuit et vous faire votre propre opinion.

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